lundi 30 juin 2014

Les textes déjà publiés, tuer ses belles


Suite d'un commentaire laissé sur le blogue de Pierre-Luc Lafrance.

J'ai travaillé tout le printemps à réécrire une nouvelle que j'ai publiée en 2010... en même temps que Brins m'a proposé de faire part du collectif des 10 ans avec ce même texte. J'ai demandé si je pouvais le retravailler vu que je le faisais déjà, mais ils ont refusé parce qu'ils voulaient garder la mouture originale.

À l'automne, je publie donc à compte d'auteur une nouvelle qui sera publiée dans un collectif. Le fond reste le même, mais la forme a perdu ses faiblesses grâce à un prof de cégep de l'ancienne école qui a accepté de réviser ma nouvelle.
Mieux encore, je travaille avec un bédéiste pour transformer cette nouvelle en bd, je la revisite donc une troisième fois, ce qui me fait constater que j'ai des thèmes récurrents comme la vengeance, les rapports parentaux et le traumatisme d'enfance.

Ce qui m'amène à parler de la diva de l'écriture. Celle qui se refuse à laisser aller une métaphore qu'elle aime beaucoup. Tsé, celle qui se bat pour une tournure de phrase qui vaut pas une cenne? Tu la replaces, hein? Non! dit pas de nom! C'est une image...

On en a tous une. La mienne, elle prend son trou. Même dans un texte vieux de deux semaines, j'arrive à faire mon deuil d'une belle métaphore. Mathieu Fortin a un jour cité Stephen King (qui citait Faulkner) pour moi. Il a dit : « Carl, kill your darlings. » En plus d'aimer l'allitération, je me suis dit qu'ils avaient bien raison. Il faut savoir tuer ses dames, accepter qu'une belle tournure ne fera pas la mouture finale.

6 commentaires:

  1. La citation originale vient en fait de Faulkner :

    « In writing, you must kill all your darlings. »

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  2. Ah, je cherchais la citation exacte (je me souvenais que c'était pas "ladies"). Merci Ed! ;)

    Et ouais, faut pas avoir peur de tuer ses bouts de phrase chéris... ou, si on comprend la citation aussi littéralement que King et GRRMartin,, ses personnages favoris! ;)

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    1. Ouais, là, je disais ça de mémoire.

      Et j'avoue que j'aime tuer mes personnages...

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  3. Moi ma dame trippe sur les rigodons. Elle fait parfois des tournures de phrases qui ressemblent trop à des sept carrés. Je dois donc souvent lui nouer les mollets pour lui éviter de faire un petit pas à gauche, un petit à droite, et tourner sur elle-même en chantant La danse à St-Dilon.

    Excusez-là !

    PS : Je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est d'ailleurs le premier conseil que je donne toujours : « ouverture d'esprit et ne pas avoir peur des modifications ! »

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    1. Nos origines ressortent dans nos premiers jets ! :)

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