mercredi 22 avril 2015

Classcraft, conséquences sociologiques

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J'avais des attentes lorsque j'ai choisi d'intégrer Classcraft à mon approche pédagogique. 

Je voulais augmenter le taux de participation en classe. Ç'a marché. J'obtiens toujours une réponse à ma question. Toujours. Et les lâches sont rapidement ramenés à l'ordre (ou abandonnés) par les membres de leur équipe.

Je voulais diminuer le taux d'absentéisme. Ç'a fonctionné aussi. J'ai des étudiants qui affirment ouvertement qu'ils sont venus pour connaître l'événement du jour (événement aléatoire allant de « Carl chante une chanson » à « Tout le monde perd 20 points de vie ».

Je voulais avoir du fun. Mission réussie. Rien de plus agréable que de s'exclamer : « Julien, vingt points d'XP! »

Mais je ne m'attendais pas à ceci :


Une étudiante rebelle, tatouée, strech dans l'oreille, etc., s'est retrouvée dans la même équipe qu'une fille qui semblait superficielle aux autres (blonde, vêtements à la mode, straight, etc.). Elles ont été placées ensemble à cause de leur résultat à la dictée diagnostique (et je les regroupe aussi par goûts - cinéma, sport, jeux vidéo, etc.). Bref, ces deux filles, qui m'ont ouvertement avoué qu'elles ne se seraient jamais adressé la parole, se sont retrouvées côte à côte.

Ces deux filles-là ne se lâchent plus. Elles arrivent ensemble en classe et s'attendent pour quitter le cours. Elles rient ensemble, s'obstinent (parce qu'elles n'ont effectivement pas le même passé) et chialent ensemble. C'est un plaisir de voir ça.

Dans un autre groupe, l'équipe la plus participative est aussi la plus soudée. Bien que tous ses membres viennent de champs d'études complètement différents (soins, informatique, art, physique, intégration), ils ont pris l'habitude de dîner ensemble après le cours depuis le retour de la mi-session. J'ai surpris leur dernière conversation, qui consistait à savoir s'ils allaient manger une poutine ou une pizza (comme la semaine précédente).

Et encore moins à ceci :

D'habitude, je mets la session à apprendre les noms de mes étudiants. Ce n'est qu'à l'examen final que je peux les saluer par leur prénom...

Mais pas cette année! Comme je suis en lien chaque cours avec leurs noms, leurs pouvoirs, leurs points (positifs et négatifs), et que je circule davantage entre les rangées pour répondre à des questions pendant les exercices, je connais les prénoms de tous mes étudiants depuis la mi-session, c'est-à-dire six semaines, à raison de deux cours par semaine.

Inutile de dire que la complicité et le lien de confiance, malgré la distance prof/étudiants, sont décuplés.

Bref, que du bon.

Je vous laisse sur cette photo, prise dans le cadre du cours sur les anglicismes, où les étudiants ont appris avec surprise que le terme « égoportrait » remplaçait « selfie » en français :D


8 commentaires:

  1. Ça a eu l'air d'une super expérience! :) Coudonc, je vais ptêt en parler à mes amis qui enseignent au cégep! :)

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    1. Sérieusement, je suis très satisfait. Je suppose que ça ne fonctionnerait pas aussi bien avec des étudiants de 2e ou 3e année du collégial. Encore là, faudrait essayer.

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  2. Classcraft? Wow, il faudrait ça pour mon gars...

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  3. Ils sont ouverts, tu sais. Il y a quelques parents qui parlent sur le forum. Ça semble bien fonctionner :) Ça vaut la peine d'y jeter un oeil :)

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  4. Tellement vrai Carl,car moi aussi je pensais que ça ne fonctionnerait pas autant !! :-)

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  5. j'aime bien de ton exemple de moi et jessie :P

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