Je projetais depuis quelques mois de
participer à un semi-marathon. Je savais qu’il y en avait un organisé dans ma
région en mai, alors je me disais que ce serait mon objectif.
Mais la vie fait drôlement les choses. Vous
vous rappelez que je dis souvent comment le simple fait de parler autour de moi
de ma nouvelle lubie faisait que tout le monde me proposait des trucs fous? Eh
bien, à la fin de la session d’automne, une collègue du cégep (salut
Marilyne!) m’a offert de me joindre à d’autres profs et techniciens du
cégep pour courir un semi-marathon en hiver.
Sur le coup, l’idée m’a paru à la fois absurde
et mauvaise (courir l’hiver, tu parles d’une idée bizarre). En même temps,
Marilyne a semé une graine. À tel point que j’ai changé le programme de course
de mon cellulaire pour voir à quoi ressemblait une préparation pour un
semi-marathon. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que j’étais tout
destiné à courir. Restait l’idée de courir en février…
Je suis sorti quelques
fois. J’ai consulté les filles de chez Zone Course (le meilleur magasin de
course de Drummondville) pour avoir des trucs et me procurer quelques produits,
puis j’ai complété mon inscription en ligne.
Me voilà donc, le 19 février 2017, sur la
ligne de départ du Demi des glaces d’Ange-Gardien avec mes collègues du cégep.
Pour ceux qui s’intéressent à la course, je vais raconter. Pour les autres,
sautez sept paragraphes ;)
Comme mon ami Marilyne s’est blessée la
semaine précédente, elle doit ralentir son rythme. Avec trois autres membres de
notre groupe, elle se place derrière le lapin de 2 h 30 (pour les
néophytes : cette personne indique aux coureurs qu’elle complète le demi
en 2 h 30, donc on la suit si on compte suivre ce rythme). Persuadé que ce n’est pas si pire comme vitesse, je les accompagne.
Pourtant, dès le premier kilomètre, je
constate que ça ne fonctionne pas. Je dois littéralement retenir mon pas, et
mon corps tremble quand mon téléphone m’annonce que j’ai mis 6m30 à faire mon
premier kilomètre. Depuis que je m’intéresse à ma vitesse, j'ai toujours couru plus vite. Comme je suis déjà devant mes
collègues (et loin derrière ceux qui poursuivent le lapin de 1 h
45), j’augmente mon pas afin de prendre ma vitesse de croisière (qui varie
entre 5m30 et 5m45 selon les conditions).
Et là, je passe les plus beaux 14 kilomètres
de course que j’ai jamais parcourus. J’étais euphorique. Sérieusement, cette
sensation-là, je ne l’avais pas ressentie depuis longtemps. Pendant une bonne
heure et demie, j’ai affiché le sourire le plus niais de l’univers. Je me
souviens avoir poussé deux ou trois râles de bonheur tellement j’étais bien. Je
tapais dans les mains des enfants sur le bord de la rue, je jasais avec les
coureurs qui adoptaient le même rythme que moi (Salut à Pierre, mon grand
monsieur qui a fait tout le demi en marche rapide!).
Au 15e kilomètre, on tourne le coin
d'un rang. À partir d’ici, c’est six kilomètres en ligne droite sur un faux plat
avec le vent dans la face. Allez savoir pourquoi, dans ma tête, mon calcul est
audacieux. Je suis encore en super forme, alors je peux pousser à fond contre
le vent. Je fais ni une ni deux, je m’envoie deux gommes de caféine sucrée (on
s’en reparlera) et je fends le vent comme une machine de guerre. Je suis littéralement Mel Gibson, dans Braveheart, qui court sur le champ de bataille.
Au 17e kilomètre, je vois bien que
la course n’est pas finie. Le vent n’a d’ailleurs pas paru impressionné par ma
performance et il continue de souffler. Soudain, pour la première fois depuis
le début de la course, je commence à avoir froid aux bras. Je ralentis le
rythme, maudissant mon audace (et ma playlist trop courte). Je profite de mon
pas (redescendu à 6m30, ah ah !) pour redémarrer ma liste de musique. Tout
ce temps, je dépasse ceux qui ont mal géré leur énergie ou qui n’ont pas
pratiqué suffisamment leurs inclinaisons.
Ma face avant le dernier 100 mètres |
Au 19e, mon énergie revient, et
je reprends mon rythme de croisière. Les deux derniers kilomètres se font comme
une promenade de santé. Quel n’est pas mon bonheur de voir, planté au coin du
dernier 100 mètres, mon collègue Antoine, tout souriant, qui me tend la main
pour me donner le high-five du dernier droit.
Je redouble d’énergie et j’explose jusqu’à
l’arrivée. J’attrape ma médaille et je cours à un rythme plus relax pour
rejoindre Antoine et attendre les autres en faisant mes étirements.
Selon mon téléphone, j’ai couru mon 21,1
kilomètres en 2 h 05 à un rythme moyen de 5m57 et j’ai brûlé 2 800 calories.
Inutile de dire que j’ai ingéré une grande quantité de sucre et de protéines
durant la journée. Le lendemain, mis à part une petite raideur dans le mollet droit
et une mini-tension dans la bandelette gauche, aucune douleur ni fatigue
n’affecte mon corps. Bref, je crois que ça veut dire que j’ai atteint mon
objectif.
Je suis heureux de tout ce qui s’est passé
cette journée-là. Que ce soit mon temps, mon attitude, mon plaisir, les
rencontres que j’ai faites (je ne connaissais que Marilyne avant ce jour-là), je n’ai rien de négatif à retenir de mon 19 février 2017.
OK. Une micro-déception : il ne restait
pas de porc effiloché quand nous sommes arrivés à la cafétéria après la course.
À une ou deux reprises pendant le demi, je m’étais imaginé ce que goûterait ce
fameux porc effiloché (le Demi des glaces fait quand même partie des
« courses gourmandes », alors on a des attentes). C’est dire à
quel point cette journée était parfaite !
Un gros salut à la gang, incroyablement nommée
« Les Glaciateurs » pour l’occasion. Et merci pour l'aventure!
Moi, Marilyne, Isabelle, Frédéric, Véronique, Antoine et Sophie |
J'suis vraiment contente pour toi que la course soit ton sport! ;) Mais autant j'suis prête à te servir de sparring si ça te dit de t'entraîner lors d'un prochain salon, autant je vais te laisser aller courir tout seul! :p
RépondreSupprimerJe retiens le sparring ;)
SupprimerFélicitations! Je suis vraiment impressionnée. Ton cheminement en a valu la peine.
RépondreSupprimerMerci :)
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