lundi 3 janvier 2011

Les voyages thanatologiques de Yan Malter

Basé sur un cycle de nouvelles tournant autour du thème du coma, Les voyages thanatologiques de Yan Malter, écrit par Jean-Pierre April, nous transporte dans un univers où il devient impossible de différencier la réalité du simulacre - à ce titre, lire We Can Remember It For You Wholesale de Philip K. Dick (désolé, je ne connais pas le titre en français, mais l'adaptation cinématographique est intitulée Total Recall).

Une (vieille) femme débarque chez un pro de l'infiltration informatique avec une boîte noire pleine d'une substance grisâtre dans laquelle serait coincé l'esprit de son père. Cette boîte, dans le passé, servait de distraction ; on s'y connectait, on vivait ce qu'on voulait, et on revenait. Or, le père de la femme ne s'en est pas sorti.

En infiltrant la "matière grise" de Yan Malter, le crack d'informatique en oublie un peu sa vie et, doucement, confond la (vraie?) vie qu'il a dans son appartement où est cette femme et celle, iréelle, où la femme et lui plongent pour trouver Yan Malter.

La relation parasitaire entre le matériel et les personnages se rapproche assez de celle présentés dans la nouvelle d'April « Mort et Télévie de Jacob Miro » publiée dans Des nouvelles de Québec chez Valmont éditeur et dans L'Anthologie de la science-fiction québécoise contemporaine publiée à la Bibliothèque québécoise. On y voit un personnage déjà soumis à l'appareil technologique et un second, incité par le premier, qui le devient (et s'ils résistent, c'est pire que l'assimilation qui les attend).

Bref, en tant qu'amateur de nouvelles littéraires (car on sent toujours leur présence dans le roman malgré tout) et de science-fiction (n'ayez crainte, il n'y a pas de vaisseau spatial ou d'extra-terrestre), je donne une note pratiquement parfaite aux Voyages thanatologiques de Yan Malter. La seule raison pour laquelle je n'accorde pas 10/10, c'est que, quand on tourne la dernière page, ce n'est pas une telle note qui nous vient en tête. Ce n'est qu'avec un peu de recul qu'on apprécie le roman dans son entièreté.

9,5/10

6 commentaires:

  1. Heu... je sais pas lire ou t'as oublié de nommer l'auteur?

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  2. Tu le présente sous uin jour vachement intéressant, mais, pour moi,l c'est le style de Jean-Pierre qui me rebute rédhibitoirement.

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  3. @Gen : C'est Jean-Pierre April, l'auteur. Je suis désolé, je le considère tellement comme un fondateur de la SF québécoise que je prends pour acquis que tout le monde connaît ses oeuvres. Je ne le referai plus, promis. J'ai ajusté le billet.

    @richard : c'est vraiment après coup, une fois le style digéré, qu'on apprécie la subtilité de son écriture, mais je comprends qu'on ait pas toujours le temps de se casser la tête à lire en attendant d'apprécier ;-)

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  4. Je ne sais trop comment interpréter (ou plutôt, je le sais hélas trop bien) la parenthèse «n'ayez crainte, il n'y a pas de vaisseau spatial ou d'extra-terrestre». J'en déduis que ce sont de mauvaises choses, en science-fiction...?

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  5. @Carl : Le titre me disait de quoi, mais...

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  6. @Daniel : Désolé, mal exprimé. Chaque fois que je dis "science-fiction", on me parle de voyages dans l'espace, alors j'ai cru bon de préciser. Pour me rattraper, je vais faire une critique d'un roman de "space opera", est-ce que c'est suffisant ? ;-)

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